@ AlexSky |
Steak, part de steak. Rose nervure, chair rose. Chair à vif détaillée. Dans la vitrine du boucher qui s’étale. On sent la viande, odeur âcre, âpre qui ne donne pas faim. Crue.
Deuxième coup d’oeil.
Viande grasse, fermentée, les bouts de gras verdis. Pas envie d’en manger juste envie de la regarder encore. Les petits asticots qui gigotent dans le vert.
Troisième coup d’oeil
De la nature vient pousser dans la chair de la pierre, un bout de pastèque en son extrémité. C’est une épicerie.
Je ferme les yeux
Quatrième coup d’oeil
Métamorphose. Je plane au dessus de la pierre, je plane au dessus de la terre, au dessus de l’eau, un lac à la couleur émeraude, les marécages sont d’un ocre brun
Les habitats enclavés dans les marécages, dans un paysage de roses aux contours de sables, des interstices comme des espaces de respiration, des pâturages
Je plonge sous la pierre je plonge dans la pierre,
de l’eau, des poissons, des grottes, de la boue séchée, de la terre, de la vie, je soulève le visage sur ces motifs en reliefs montagneux. Je fouille encore
La géographie de la pierre, la carte d’un pays, ce morceau de terre, alignement pavillonnaire. Forcément habité.
Je ferme encore les yeux et tout disparait. Je sens désormais la pierre immobile, la pierre immobile sous ma main, dormante, fermant l’oeil elle aussi. Ses yeux verts qu’on devine sous des paupières fragiles. Ronflante d’un ronflement rauque, ronflante d’un ronflement lointain, l’éternité qui s’est accroché à son souffle, l’univers qui s’est concentré en sa matière et qui ici est conservé à jamais.
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