tag:blogger.com,1999:blog-44960715538974625812024-03-13T22:24:01.517-07:00embellie prochaineposts - ébauches - écrits - extraits de soi - morceaux des autres Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.comBlogger297125tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-73202821579566246942021-04-19T14:07:00.001-07:002021-04-19T14:07:34.969-07:00Peuplesse de la terre, unissons-nous ! <p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ca arrive souvent à la fin du repas. </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">On dérive comme si la chaloupe était mal amarrée. </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ca dérive. Avec l’alcool tout dérive, se floute, se brouille. Les frontières s’effacent de nos cartes mentales au moment où vient la nausée.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ca commence par une blague grasse, épaisse qui caricature à souhait et qui termine par </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">toutes les mêmes</i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> et qu’on t’aurait mis la main au cul, ca ferait pareil, ça crierait pareil.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ils disent et n’écoutent jamais ce que d’autres ont à dire. </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ils prennent la parole, comme si tout le monde partageait une seule vérité, la leur. </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Il n’y a pas d’autres espaces que le lieu qu’ils occupent. Leur cul à demi levé de la chaise pour venir trinquer avec les autres mâles dans ce rire gras qui vient, huileux, se répandre dans l’ambiance jaunâtre d’un salon, d’un pub, d’un carré, d’un café.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Eux se répondent par des oeillades universelles qui viennent s’ajouter à leur rire.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Leur voix est si forte qu’ils effacent la voix des autres.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Tu leur réponds mais même toi ne t’entends pas.</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p><p><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Que disent-ils à présent ? Ah ben oui le fric, </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">oui le fric, elles n’aiment que ça. Elles ne pensent qu’à ça. On se fait tous à voir. Grognasses. Putes, salopes. Ah les salopes, quelles salopes</i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">. </span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Ca aussi tu sais qu’ils vont le dire. Quand ? Cela n’a pas tant d’importance. Il suffit d’attendre et ils le diront. Leur discours n’a pas besoin d’être articulé. Ils se font bien comprendre. Ce martèlement depuis la tendre enfance. Et si tu ne ris pas. </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">T’es chiante</i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">. </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Mais je rigole</i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">, ils ajoutent. </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Mais je rigole,</i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> ouais tu parles,<i> je rigole ?</i> <i>C’est ça, je rigole</i>. En général, ils ajoutent </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">Toi la grosse, t’es mal lunée aujourd’hui, c’est les Anglais qui débarquent, hein c’est ça ? </i><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">(Ça aussi tu l’attendais). Quoi d’autres ? Ah bien sûr, le « elles aiment ça » qu’on soit virile, qu’on les prenne sans crier gare. </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;">On va quand même pas leur demander leur avis ? En plus, t’as vu comment, elle est sapée ? Si c’est pas pour baiser, c’est pas non plus pour faire le ménage, la cuisine ou prier sinon qu’elle mette un habit de nonne ! Toutes les mêmes j’vous dis. Toutes les mêmes. C’est même écrit dans les comptines. Janeton prend sa faussile pour aller couper le jonc. En chemin elle rencontre quatre et jeunes et beaux garçons, le premier un peu timide la coucha sur le gazon… Alors ? Hein ? Si ça, ça confirme pas ! </i></p><p><span style="text-indent: 18px;"><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px;">Les sujets </span><span style="font-family: Palatino; font-size: x-small;">s'enchaînent</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px;"> sans que rien ne puissent les </span><span style="font-family: Palatino; font-size: x-small;">arrêter</span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px;"> et finissent aussi avec ça... </span><i style="font-family: Palatino; font-size: 13px;">Et en plus elles veulent le pouvoir. T’as vu l’écriture inclusive ? Et la féminisation des noms. Quelle laideur. Ecrivaine, Mairesse… Ridicule ! </i></span></p><p><span style="text-indent: 18px;"><span style="font-family: Palatino; font-size: x-small;">L'écriture, la langue justement est celle qui ouvre des horizons, qui enferment... C’est une langue d’appartenance, qui comptent quelques initiés. Des milliards sur terre. C’est une langue d’épée forgée dans le fer, une langue de force qu’il faut faire plier.</span></span><span style="font-family: Palatino; font-size: 13px; text-indent: 18px;"> </span></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Peuplesse de la terre, unissons-nous ! </p><div><br /></div>Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-22016414864510034372021-03-04T10:43:00.005-08:002021-03-06T05:43:10.608-08:00Pourquoi vivre une vie sans relief, si on peut vivre grand, beau et à moindre frais ? Ou le mensonge, comme art de vivre. <p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;">Certains jouent du piano, d’autres font rouler des billes sur le terrain gravillonneux d’un chemin de campagne, certains nagent dans la mer, d’autres se droguent. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Moi je mens. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">J’aime le mensonge.</p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"> </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Chez moi, cela relève du dada, du hobby, de la passion. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Je mens sans cesse. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Jamais je n’arrête. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Je mens pour tout, depuis toujours. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Des petits mensonges de rien du tout, des mensonges superflus.</p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Le menu de mon déjeuner, les heures que je n’ai pas pris à travailler, le film que je n’ai pas aimé mais que je jure que j’ai adoré, ma médaille d’or au championnat de tennis dans la catégorie minime en 1988, les nombreux pays où je dis être allée sans jamais y avoir mis les pieds. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Jusqu’au gros beau mensonge, à la magnifique supercherie : avoir deux amants et un mari, habiter une fusée, travailler dans une banque, posséder un Pissaro, vivre sous les ponts, publier des livres, lier une amitié avec le président, être secrètement aimé par lui, vivre dans le désert du Texas et être en transit… en fonction de mes interlocuteurs, en fonction de mon âge, en fonction de mon humeur.</p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Mensonge unique, mensonge à répétition, tout est bon à prendre. Je prends, je prends, je prends. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Je pourrais dire du mensonge que c’est un plat pimenté qui relève l’existence. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Je pourrais dire aussi que c’est un anxiolytique, un antidépresseur. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Pourquoi vivre une vie sans relief si on peut mentir grand, beau, dramatique, tragique et cela à moindre frais, sans faire mal, sans quitter l’autre, sans mort, ni préjudice ?</p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Le mensonge étire le temps ou à l’inverse il l’efface d’un mot, d’une parole. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Il fait éclore le printemps à tout moment dans cette nécessité absolu d’ivresse. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Le monde me plonge dans la perfection sublime d’un au delà de l’existence. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Pourquoi ne pas creuser la réalité, d’un sillon de rêve ? </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">C’est un geste altruiste que de mentir, une façon de se ne pas se conformer au monde tout en faisant croire le contraire. Car point de mensonge sans auditoire.</p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Le mensonge nécessite du doigté, de l’habilité, de l’adresse, de la logique, de la mémoire, de la cohérence, de la crédibilité et de l’organisation. Il faut tout consigner. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Le mensonge doit être vécu entièrement. On doit s’y impliquer corps et âme, ne vivre que pour et par lui. Le mensonge doit se lover dans l’existence. Prendre plus que sa part, la rançonner. Sans expérience absolue du mensonge alors rien ne tient. Le mensonge est exigeant. Il ne supporte aucune faute, ni maladresse, ni négligence, et certainement pas la médiocrité. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">On ne peut mentir sans prendre le risque de se faire démasquer. Le système vole alors en éclat, détruisant par la même son créateur. A savoir, dans le cas présent, sa créatrice. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Si le système s’écroule, la réalité qu’on avait justement réussi à mettre à distance revient en force, violente, fracassante et déchaine la haine des autres pour soi. Et la haine de soi qu’on avait mise à distance grâce au filtre qu’est le mensonge nous explose et nous anéantit. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Quand le système s’effondre au mieux on se retrouve ko sur le tapis. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Au pire, au pire;, c’est la fin. Mettre fin à un mensonge, c’est mettre un terme à sa vie. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;"><br /></p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Elle est assise face à lui, une cigarette coincée entre un index et un majeur qu’elle approche de ses lèvres. Son masque est descendu sous le menton. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Il semble posé sur une chaise, une paire de lunette sur le front, un stylo qu’il laisse en suspens dans les airs comme s’il prenait la mesure d’une chose qui lui échappait. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">« … Et comment avez vous arrêté de mentir ? </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">- J’ai arrêté de mentir de trois façons. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">La première, en allumant une cigarette, c’est une autre forme d’illusion que de voir sa vie partir en fumée devant soi. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">La deuxième façon d’arrêter de mentir, ça a été d’écrire des romans. </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Et la troisième ? </p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">La troisième fut de jouer au Sims. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">Un monde que l’on invente, qu’on réinvente avec une maitrise parfaite des personnages. </p><p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">J’aurais pu me remettre à jouer à la poupée mais j’ai préféré les Sims qui avaient un plus grand potentiel de mensonges car plus proche de la réalité. »</p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>
<p style="font-family: Palatino; font-size: 13px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;"><br /></p>Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-85524063522399764362020-04-27T13:42:00.004-07:002020-04-27T14:35:16.698-07:00Le passage à l'acte<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Elle montait les escaliers. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Comme tous les jours elle montait les escaliers. Elle montait les escaliers et comme tous les jours elle se sentait une pression atmosphérique monter d’un isobare dans sa tête. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
A chaque marche, elle hissait son corps avec effort. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Son pauvre corps tout bouffi de travail et d’années qu’elle avait passé à traiter à la javel les cages d’escaliers. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Elle montait avec son seau, son balai et sa serpillière. Son seau jaune aux bords racornis comme une vieille bougie, son balai à l’embout usé, sa serpillère grise d’une vieille poussière toute incrustée. Et elle frottait sauvagement le carrelage qui puait l’eau de sa serpillère qu’elle ne lavait plus, à quoi bon. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Lui poussait une migraine depuis quelques heures. Et au premier étage qui débouchait sur un couloir, elle trouva les poubelles puantes devant la porte du voisin du A1, le chien du A2 qui aboyait et que ça sentait la pisse, <i>pauvre bête, z avaient encore oublié de le sortir</i>. Un chien jaune, poil ras qui hurlait à la mort, le gosier levé, la truffe molle et rose. Elle le trouvait dégueu ce chien. Elle préférait de loin les petits toutous touffus. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Puis forcément y avait les voisins du A3 qui s’engueulaient avec N’oubliez pas les paroles pour tenter avec des chansons de camoufler la misère de leurs disputes. Ouais cache-misère. Putain. Putain. Et elle lave un petit coin par ci et un par là. Elle met sa trainée d’eau de javel croupie pour dire <i>Ouais les gars je vous oublie pas, vous me faites chier, mais je m’occupe de tout</i>. <i>Faudrait pas qu’en plus ils songent à m’virer</i>. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Ah, elle se dit<i> Les temps qu’on vit</i>. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Et la migraine qui vient l’aveugler pendant qu’elle continue l’ascension difficile avec le seau jaune, le balai, la serpillère. Entre le deux et le trois, les jeunes du troisième viennent la bousculer. <i>Et mais c’est qu’on s’excuse même pas </i>! <i>Mais c’est quoi ce bordel ! Vous voulez que je vous mette mon balai dans le derrière, petits couillons va, putain. Putain. C’est quoi ce bordel. </i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<i><br /></i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Au deuxième, il y a le môme qui vient de naitre. <i>Y en a combien, on dirait une portée de chiots tellement ils sont une tripotée. Faudrait les castrer tous ces bons à riens. Un bon coup de ciseau et hop. Fini. Et on fait pareil avec leurs gnomes et on en parle plus. Ca y est. </i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<i><br /></i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Et l’idée rampe dans la tête. Troisième étage. Le pompon. La femme parfaite qui couche avec la voisine parfaite et que dans la journée pendant que le mari part bosser <i>ben voilà-t-y pas qu’elles s’époumonent ces deux gouinasse</i>s<i>. Des obsédées. Putain. Putain. Elles baisent que c’est une honte. Et sur la terrasse, elles se foutent à poil sur leur transat et moi quoi, hein avec mon balai, mon seau jaune, ma javel, quoi moi et elles, là à se prélasser. Nan trop c’est trop. C’est trop. </i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<i><br /></i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
La migraine vient lui fendiller la boite crânienne, lui enfoncer des longs clous dans les tempes. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le seau devient pesant et branle dangereusement, et l’eau se renverse sur le sol. <i>Aie ma tête. </i></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<i>Putain. Putain.. </i>Elle chuchote. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le chien qu’elle entend depuis le premier se met à hurler bien plus fort. Une ambulance passe avec sa sirène hurlante elle aussi.</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Elle redescend au deuxième étage. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le balai devient dérangeant dans l’escalier. </div>
<br />
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Les enfants du B2 crient dans le couloir on vient de leur ouvrir la porte. Libérés comme des insectes derrière une fenêtre, ils se mettent à crier dans la cage d’escalier, montent les escaliers, les descendent, la frôlent, la moquent. Oui la moquent. Il y en a bien une dizaine. Tu pues madame Putois. Tu pues madame Putois. Nananère. <i>C’est quoi ça putain de ta mère. Zavez quoi vos parents dans la tête pour vous fabriquer ! Zetes des macaques. </i>Tu pues madame Putois !!! <i>Pan tu vas voir ce que tu vas voir. Putain, vous êtes des punaises ! Je vais vous écraser avec mon balai. Vous allez voir ce que vous allez voir</i> et elle les zigouillent, les écrasent, les tues avec son balai, il n’en reste pas une miette. <i>Allez voir ce qu’elle vous dit madame Putois</i>. </div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-90211177175387118862020-04-10T13:03:00.002-07:002020-04-10T13:30:42.004-07:00L'encre serait de l'ombre<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
Devant la fenêtre, le nuage charge le ciel de sa masse opalescente. Il agit comme un globe enfermant une ampoule que serait le soleil. Matière floue et aérienne, contour doux et tendre. Une queue de coton le prolonge qu’on s’amuserait à tirer pour l’éteindre. Encombrant, énorme, monstrueux et aussi majestueux, joufflu, enfantin. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Dans une coulée tranquille, il glisse comme une barque au grès du courant des eaux célestes, il se balade, se promène sous mon regard rassuré. Il ne fuira pas, il est captif. Mon regard et lui sommes comme attachés. Dans nos yeux, le même ciel se reflète. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Son visage serein me réconforte, m’apaise. Son corps bonhomme pourrait m’étreindre et je le laisserai m’étreindre. Si j’étais un poisson, je me laisserais enfermer dans cet aquarium aux parois embués. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le nuage laisse passer un peu de ciel. Les caresses du vent le transforment. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le flocon blanc s’étire un peu et se tache de bleu et de nacre, d’un peu de pastel. Des motifs apparaissent. Dans ses reliefs, une ombre nait. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Si je le touchais, je le sentirais tiède et humide, imbibé d’une chaleur moite. Si je le sentais, je humerais un parfum de chèvrefeuille détrempé à la tombée du jour. </div>
<br />
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Son regard est si tendre. Je le sais myope. Le vent est capricieux, il souffle d’un souffle fort. Le nuage se déforme, perd de sa rondeur, maigrit, s’allonge, devient plus racé. Une voiture de course, il filerait presque, puis freine brutalement, comme s’il était arrêté par un feu de croisement. Le vent a stoppé. Le nuage semble avoir laisser le soleil s’échapper d’une trappe. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le nuage n’est désormais qu’un amas gris sombre, un clochard rotant, le manteau couleur d’ardoise aux pans déchiré, faisant la manche le dos appuyé contre le mur d’un immeuble haussmannien et la bouteille coincée sur une bouche hurlante. </div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-63222036686462183072020-04-01T06:32:00.002-07:002020-04-01T06:34:49.946-07:00Le Covid-19 vu du petit bout de la lorgnette (épisode 1)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="AppleOriginalContents" style="text-align: left;">
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Les Italiens s’embrassent beaucoup, alors que les Japonais se saluent en se courbant et mettent des masques au moindre rhume et puis le Coréen, il a l’habitude. Il a déjà eu le SRAS et le MERS. </div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;">
<br class="" /></div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
L’ Italien du coup tombe plus facilement malade que le Japonais et le Coréen. L’Italien a eu besoin qu’on le confine pour qu’ils restent à la maison, contrairement au Norvégien et au Suédois qui n’a pas de jour l’hiver, et une moyenne de température de -20° C et qui n’a par conséquent pas besoin qu’on le confine pour qu’il se confine. </div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;">
<br class="" /></div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
L’Italien bénéficie de 330 jour d’ensoleillement par an. Il aime aller au parc avec ses enfants. La femme italienne de plus de 62 ans ou l’ homme italien de plus de 65 ans passe sa retraite devant son immeuble ou sa maison sur un banc à regarder devant elle ou devant lui et à parler avec d’autres qui sont aussi sur des bancs à côté d’eux. C’est ainsi qu’ils socialisent. En Italie, les familles et les jeunes se promènent le soir entre 18h et 19h sur ce qu’ils nomment le corso. </div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;">
<br class="" /></div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
En général, ils mettent un pied devant l’autre en se parlant fort jusqu’à atteindre la fin du corso. Ils rencontrent beaucoup d’autres Italiens qui font la même chose, mettre un pied devant l’autre et parler fort. Ils s’embrassent aussi pour se dire bonjour, s’embrassent pour se dire au revoir et finissent en grappe. Des grappes d’Italiens se forment. Si bien que les lèvres embrassent des joues embrassées par d’autres lèvres qui embrassent d’autres joues. Les virus aiment ça. C’est un excellent moyen de rendre l’épidémie efficace. </div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; min-height: 18px; text-indent: 18px;">
<br class="" /></div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
L’Espagnol lui aussi a la même habitude de se promener le soir en nombre et en s’embrassant avec de grands sourires et des postillons de joie. Le virus aussi aime ça. </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Le Français qui est issu d’un climat modéré, et ne bénéficie pas des 330 jours d’ensoleillement de l’Espagnol et de l’Italien mais n’a pas non plus droit aux journées sans jour en hiver et au moins vingt degré du Suédois et du Norvégien (qui ne saluent jamais ni avec la bouche ni avec les mains, juste peut etre un peu avec le regard froid du Viking dont ils sont issus), le Français donc, lui, embrasse avec la bouche et il aime beaucoup ça. </div>
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Il y a chez le Français quelque chose de sulfureux qui le pousse à enrouler la langue de son partenaire avec sa langue. C’est une habitude chez le Français que de faire ça, si bien qu’on appelle ça le french kiss. </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Les virus en raffolent autant que le cinéma des années cinquante. </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Le Français tousse aussi beaucoup dans le RER A qui enregistre 308 millions de voyageurs par an. </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Il ne trouve pas très joli de porter un masque donc il n’en porte pas contrairement au Japonais, au Coréen, au Chinois (qui n’a pas le choix d’en porter, l’armée le jetterait en prison). </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Le Français des années 2020 est toujours traumatisé par les deux guerres mondiales qu’il n’a pas vécu et vide les magasins de leur vivre pour faire de sa cave un supermarché. Il aime particulièrement le papier toilette dont il se sert aussi bien de dessert que de lampe à pétrole. </div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
Les roux sont plus facilement malade. C’est pourquoi les Irlandais eux aussi sont atteints...</div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
<blockquote style="font-family: helvetica;" type="cite">
<div class="gmail_quote">
<blockquote class="gmail_quote" style="border-left-color: rgb(204, 204, 204); border-left-style: solid; border-left-width: 1px; margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;">
<div class="" style="overflow-wrap: break-word;">
<div class="" style="font-family: palatino; font-stretch: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-indent: 18px;">
On s'attend donc à ce que Trump qui est roux sans être irlandais tombe malade.</div>
</div>
</blockquote>
</div>
</blockquote>
</div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-83604609869438842612019-02-12T07:53:00.000-08:002019-02-12T07:53:02.684-08:00La vie est un film dans lequel on n'a pas de rôle<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La vie se déroule sous tes fenêtres. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Des voitures passent et des gens marchent. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On est le 11 juin quand tu prends la décision de descendre dans la rue. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On enfile un manteau et c'est tout, on ouvre la porte, c'est tout ce qu'il y avait à faire, poser ta main sur la clenche, c'est tout, juste ça. Cela fait des mois qu'on y pense. On n'y était pas arrivé jusque là. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On ne fait grincer aucune marche de l'escalier quand on entreprend de le descendre. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On a mis un manteau, et pourtant il fait chaud, on est en juin. On as besoin d'un manteau comme s'il était une carapace. Le manteau est en gabardine noire. Il traine presque sur le sol. Il donne un air de corbeau. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On est au mois de juin, on a besoin d’un manteau comme si on mettait sa cuirasse. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"> Il y a quelque chose de gris dans l’atmosphère. Du trottoir au ciel. Tout est teint de gris. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Comme si le monde était pris dans un nuage.</span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Une grappe d’adolescents est adossée au mur de l’immeuble d’en face, l’un d’eux a une jambe repliée sous sa cuisse. La jambe en l’air comme un flamand rose. Mais lui aussi est gris. Ils bavardent, ils rient. Ils rient. On n’entend pas le rire, mais on voit leur bouche s’ouvrir comme si la bouche était un trou, comme si le trou était un puit dans lequel on pourrait se faire aspirer, on pourrait se faire engloutir toute entière. On n’entend pas le rire, c’est un rire muet, comme si on regardait un film muet. La vie est un film qui se déroule sous les yeux. On n’en est que spectatrice. On ne fait pas partie du film. On ne fait que regarder sans entendre, que regarder la vie comme un film dans lequel on n’aurait pas de rôle. La vie ne nous appartient pas. On en a été dépossédée. On n’a pas le droit d’en être. Le monde est sans regard. Le monde n'a pas de regard pour soi. </span></span></div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal;">
<span style="background-color: white;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;">On se sent transparente, on est transparente, une ombre insignifiante.</span></span></div>
<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-69214958381141213232019-01-25T02:12:00.001-08:002019-01-25T02:12:47.512-08:00Joseph de Marie-Hélène Lafon<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Je croyais Joseph familier du passé de nos parents.<br /><div>
J'ai cru voir Joseph dans les documentaires de Depardon.</div>
<div>
Le lien entre Depardon et Lafon est inextinguible. </div>
<div>
Il est présent dans les mots qu'elle met pour décrire les images. </div>
<div>
Le corps de Joseph. </div>
<div>
Les affaires de Joseph. </div>
<div>
Les lieux de Joseph. </div>
<div>
Sa vie contenue dans une seule valise. </div>
<div>
Une seule histoire d'amour, un unique frère. </div>
<div>
Sa mère, son père. </div>
<div>
Rien de futile dans la vie de Joseph, à part les verres de trop. </div>
<div>
Il n'existe de cette France qu'un résidu d'espace où des individus survivent. </div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-82463304796288927992018-12-07T14:18:00.000-08:002018-12-07T14:18:16.468-08:00Insoutenable légèreté<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<div class="MsoNormal">
<span lang="FR" style="font-family: "times"; font-size: 10.0pt;">Je suis née dans cette famille drôle et vivante encombrée de cadavres et de non-dits. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR" style="font-family: "times"; font-size: 10.0pt;">Je ne renoncerai pour rien au monde à leur insoutenable légèreté</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR" style="font-family: "times"; font-size: 10.0pt;">J’écris sur ce que je n’ai pu entendre</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="FR" style="font-family: "times"; font-size: 10.0pt;">Ce que je me raconte comme autant d’histoires inventées depuis que je suis enfant. </span></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-34312979506298040482018-12-04T02:37:00.002-08:002018-12-04T02:37:57.458-08:00La nuit tombait<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJUhkmAA4J8lt38YV_kiKk-RRJoQclDwl2hsVB1GvQiXuKjcZAbeWUxWGS1ecmnV_jug8i1AALEF1YVbdAc0o8FX92-T1ge6jvE_REUNzmGjPIUm9O-17y3K-CrXQw78bpxxtcESF7ZAQ4/s1600/2018-11-24+16.17.53.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJUhkmAA4J8lt38YV_kiKk-RRJoQclDwl2hsVB1GvQiXuKjcZAbeWUxWGS1ecmnV_jug8i1AALEF1YVbdAc0o8FX92-T1ge6jvE_REUNzmGjPIUm9O-17y3K-CrXQw78bpxxtcESF7ZAQ4/s400/2018-11-24+16.17.53.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Le ciel pesait, enfermait la lumière. Des grappes de nuages rose s'accrochaient aux dernières lueurs, aux derniers rayons du jour. La nuit descendait sur terre. La nuit ne nous quittait jamais.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-81507389816153027222018-11-19T04:30:00.000-08:002018-11-19T04:30:47.973-08:00Lundi 19 novembre - qu'est ce qu'écrire l'intime ?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Pour écrire du plein, il faut du vide<br />
Du trou dans la pensée pour faire émerger une matière invisible, pour donner accès aux espaces confinés de l'intime<br />
Du trou dans la pensée pour la remplir de cette matière<br />
L'écriture est cette chambre à soi, en soi, cet espace de soi qui nous relie à soi.<br />
L'écriture est un temps à soi pour soi<br />
L'écriture est un désir égoïste<br />
Un désir fou qui nait en soi de soi. </div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-6976804265215358592018-11-12T09:55:00.002-08:002018-11-12T09:55:39.942-08:00Leonard Cohen<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="background-color: #f5f8fa; caret-color: rgb(20, 23, 26); color: #14171a; font-family: "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;">Sa mort vibre encore si profondément qu'on le croirait vivant.</span><br />
<br />
<span style="background-color: #f5f8fa; caret-color: rgb(20, 23, 26); color: #14171a; font-family: "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; white-space: pre-wrap;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=v0nmHymgM7Y">https://www.youtube.com/watch?v=v0nmHymgM7Y</a></span></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-73147409251050631962018-11-06T01:58:00.003-08:002018-11-06T02:14:41.039-08:00Reviens, Samuel Benchetrit<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEity_OVNM8gGTR4j-s_e0Ly7WGnsSiLhPGtDVKRUB4RwZwkksXCfRdGhsVs2aTUeTR4WooROLyW-ORTE0fqz38E27AvJN-kAWIx-5xq91SpGpxAZu1CvEDglD2enQT-7YQpB93HLTbbn4GW/s1600/Capture+d%2527e%25CC%2581cran+2018-11-06+11.01.48.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Reviens, Samuel Benchetrit" border="0" data-original-height="348" data-original-width="227" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEity_OVNM8gGTR4j-s_e0Ly7WGnsSiLhPGtDVKRUB4RwZwkksXCfRdGhsVs2aTUeTR4WooROLyW-ORTE0fqz38E27AvJN-kAWIx-5xq91SpGpxAZu1CvEDglD2enQT-7YQpB93HLTbbn4GW/s320/Capture+d%2527e%25CC%2581cran+2018-11-06+11.01.48.png" title="Reviens, Samuel Benchetrit" width="208" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Reviens, Samuel Benchetrit</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Quand un père auquel je n'ai pu m'empêcher de m'identifier voit partir son fils dans un voyage lointain, cet homme qui nous ressemble mais en mieux, quand on part à la recherche de son dernier exemplaire de livre, comme s'il était le dernier des Mohicans et qu'on se retrouve dans le pays des Raymondes, quand on brave la campagne pour aller à la recherche du Canard pour draguer une infirmière, quand on reçoit une lettre qu'on n'aurait pas dû lire et qui nous ouvre les yeux sur la beauté de son enfant... quand on lit, <i>Reviens</i>, on rit et on pleure. </div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-63617067488825097672018-09-24T00:04:00.006-07:002018-09-30T09:16:42.292-07:00Ce qu'il reste de l'été<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: left;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcjSANybVRUEqNAdz4Q7ir1QqJee3H2iqKQWdXStXAoFjqLYirNMrXxLhOhXyc32eTF0UHcfohzGQM9ofzPUveJPaJ7eJx6fSmnIksIih7iRuquZ15RbgcI3KPD2FlIU18RD336qEeDXEA/s1600/d828b598-5d5d-47aa-b574-9277953d8ca7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcjSANybVRUEqNAdz4Q7ir1QqJee3H2iqKQWdXStXAoFjqLYirNMrXxLhOhXyc32eTF0UHcfohzGQM9ofzPUveJPaJ7eJx6fSmnIksIih7iRuquZ15RbgcI3KPD2FlIU18RD336qEeDXEA/s320/d828b598-5d5d-47aa-b574-9277953d8ca7.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: left;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-size: xx-small;">Coucher de soleil @LaurenceHirsch</span></div>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Les restes du jour s’éteignent sur le pan de la colline. Un pique-nique a été dressé quelques heures avant sur une vieille couverture à fleurs. Les bouteilles à vin, vides, sont renversées. Les verres en plastique à moitié plein sont posés à côté des corps allongés sous un saule. De l’arbre, pendent des branches lascives qui cachent les visages. Ses feuilles petites, et fournies comme un pelage, caressent les peaux sombres de leurs mains.</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
L’été est chaud. Les robes sont légères, les pantalons courts, les jambes nues. Les pieds sans sandales. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
L’air est épais, tiède. Bon. L’air circule lentement sans bruit entre les corps. Le soleil meurt sur la colline comme le chant du cygne. Une boule de feu d’un orange fluorescent avalée par l’horizon. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Des perdrix noires tournoient dans le ciel descendu sur terre. Les couleurs du champ ont perdu tout éclat. Rien n’a plus de nuance. Le ciel embrasse la terre qui exhale une odeur de thym sauvage. Le ciel fusionne avec la terre. La lune blanche point dans la nuit profonde. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Le paysage de colline se dessine en silhouette courbe. Un cercle de brume vient d’un peu plus bas, près du lac. Il s’élève rapidement vers les hauteurs comme un souffle de géant. La terre apparait autrement. Elle transparait à travers ses odeurs et ses sons. Elle inspire, expire un courant frais à sa surface. Elle transpire sa rosée et les jambes endormies se croisent et les bras s’enlacent pour ne pas avoir trop froid.</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<br />
<br />
<br /></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-20155216730066892082018-09-09T14:21:00.001-07:002018-09-09T14:21:23.074-07:00Aout 2018 - Athènes<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Août 2018<br />
<br />
Nous avons délecté une à une les pièces des musées.<br />
Nous avons dévoré des textes, remis à neuf nos connaissances, souvent frustrés de ne pas en savoir plus. Frustrés de mélanger des pans d'histoire, d'oublier des évidences.<br />
J'aurais tant aimé avoir plus lu, avoir plus retenu.<br />
... Le Panthénon enfin que nous avions laissé pour la fin, sublime dans sa lumière bleue, franche, se tenait dans son acropole. D'autres temples, relativement petits, dont celui d'Athena. Et l'olivier millénaire, aussi beau, aussi sage que les pierres autour.<br />
En contrebas, le théâtre de Dyonisos. Un chat apparait, pelage marbré, dans son camouflage de pierres...<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilrTqABOyE1uxLhT5qUecUf1TyM5kCdTiRhZ447Eux3H8yFndJipe1Zyu5btTSSQcUmKABmjGBpQznuES6SMc_VZkbSKa-QqEsHvuLEvdDD8F1uEAGF7L0N1Ibx_57L1XCSNg4huVm0IVW/s1600/IMG_5486.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilrTqABOyE1uxLhT5qUecUf1TyM5kCdTiRhZ447Eux3H8yFndJipe1Zyu5btTSSQcUmKABmjGBpQznuES6SMc_VZkbSKa-QqEsHvuLEvdDD8F1uEAGF7L0N1Ibx_57L1XCSNg4huVm0IVW/s400/IMG_5486.JPG" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le Panthénon, Athènes, Grèce</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-39575486923549714812018-03-21T03:58:00.000-07:002018-03-21T07:56:07.444-07:00Beauty Is a Wound par Eka Kurniawan<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtiomtteqIxDnjcYyKEmqVVzCWbOq1zqq3UenRMFOecDcE1vfhsN4oM3hVNQE5GTK97W5U_lnIBZQfMBAN0oiOr60jZ4xmbJ4RPEG3utcpyqRO1d5nk5VA6LEbecJAa6SIuUT9WdQ6DaYR/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-03-21+a%25CC%2580+11.53.34.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Les Belles de Halimunda, d'Eka Kurniawan" border="0" data-original-height="306" data-original-width="313" height="195" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtiomtteqIxDnjcYyKEmqVVzCWbOq1zqq3UenRMFOecDcE1vfhsN4oM3hVNQE5GTK97W5U_lnIBZQfMBAN0oiOr60jZ4xmbJ4RPEG3utcpyqRO1d5nk5VA6LEbecJAa6SIuUT9WdQ6DaYR/s200/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-03-21+a%25CC%2580+11.53.34.png" title="Les Belles de Halimunda, d'Eka Kurniawan" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Couverture du livre</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
Une fresque de l'Indonésie à travers l'histoire de femmes qui se succèdent.<br />
Ces femmes d'une beauté rare, séductrices sans le vouloir attirent le danger et le malheur. Allégorie de ce territoire qu'est l'Halimunda affranchi de son colonisateur, qui tour à tour tombe au main d'autres envahisseurs, de la dictature...<br />
Eka manie l'anecdote, le détail pour ancrer le symbolique dans la grande histoire. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<br />
<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-19150904305863825362018-03-06T17:00:00.000-08:002018-03-06T07:46:50.273-08:00Un cerisier derrière le mur<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="MsoNormal">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMNQsSSBIdlwGfK9zzEbfd4sYjjqjFXI0B9rpWq0n7EWaKvfBNU_ZcljmOU_S0t3qqH-Qhpf4_dSMFdiuVqgxPxqFLky4JbdObQGzq-gvaMdNRaY4BW8YOifrEN53ZIjhbcpwjLa0BHtaH/s1600/childhood-1884281_1920.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMNQsSSBIdlwGfK9zzEbfd4sYjjqjFXI0B9rpWq0n7EWaKvfBNU_ZcljmOU_S0t3qqH-Qhpf4_dSMFdiuVqgxPxqFLky4JbdObQGzq-gvaMdNRaY4BW8YOifrEN53ZIjhbcpwjLa0BHtaH/s320/childhood-1884281_1920.jpg" width="320" /></a></div>
Devant elle, Mathias, son voisin, les genoux avec des
croutes dessus. Il tombe toujours dans la cour avec les gravillons. Il les
gratte et ça saigne. Il y met le doigt et suce le sang. On a aussi une croute
derrière l’oreille, on la gratte et ça saigne mais on n’aime pas le goût
du sang alors on ne met pas les doigts dans la bouche après. On garde le sang
sur ses doigts et on fait de la peinture sur une pierre avec. Vincent sort de
chez lui. Sa maison est au fond de la cour. Il court les rejoindre. On compte :
moi, un, Vincent deux, Mathias, trois. Trois dans la cour, les autres sont
grands, les devoirs tout ça. A quoi on joue ? On attend les autres ? Vincent
a les cheveux tout collés. Il a mis du gel. Elle veut toucher. C’est pas
gelé ! C’est même pas froid ! C’est tout dur ! C’est pour
enlever mon épi, Vincent dit. Pourtant, on en est certaine, il n’a pas de maïs
dans les cheveux. Ils rient. Leur rire crépite. Puis ça s’arrête. Ils se
mettent à marcher côte à côte en faisant des cercles. Tous les trois, les bras
comme des ailes. Puis les bras s’abaissent. Ils s’arrêtent. C’est nul. On joue
à chat ? On n’a pas envie de jouer à chat, on n’a pas envie de courir. Et
si on mangeait des cerises ? Mais n’importe quoi, y a pas de cerises dans
le jardin, mais si y en a. <o:p></o:p></div>
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Ils s’approchent de l’arbre derrière le mur. C’est vrai que
dessus poussent des petites boules rouges. On ne savait pas que cela pouvait
être des cerises. On ne lui avait jamais dit avant ! Matthias lui dit vas
y prends, mange. C’est bon ? Oui c’est bon. Elle enfourne tout à la fois.
Quatre cerises… encore ? Mathias lui en cueille dix de plus. Lui, n’a pas
faim il ne mange pas. Vincent n’aime pas les cerises. On court à la maison,
pour leur dire, que dans le jardin il y a des cerises et pourquoi jamais on les
a mangées avant ? Son frère est allongé sur le lit, il est tout jaune, le
docteur est avec lui parce qu’il est tout jaune. Sa mère aussi est avec eux.
Maman, y a des cerises dans le jardin ! Quoi ? Ses yeux deviennent un
peu grands ! Elle dit qu’il n’il n’y a pas de cerisier ! Elle lui dit
comme si on la grondait qu’il n’y a pas de cerisier. Elle fait les gros yeux
maintenant. On a peur d’avoir fait une bêtise. On ne répond rien quand sa mère
lui demande si on en a mangé. On ne lui dit pas qu’on a mangé des cerises. Sa
mère regarde le médecin qui la regarde aussi. Ils se parlent puis sa mère
s’approche et lui demande d’ouvrir la bouche. On pince ses lèvres pour ne pas l’ouvrir.
Le médecin s’approche, se penche à sa hauteur, lui sourit et lui parle sur un
ton doux très doux comme une berceuse. Il lui demande si on sait d’où proviennent
les taches rouges qu’elle a autour de la bouche et sur les lèvres, et on lui
répond que non, qu’il n’y a pas de tâches. Le docteur lui prend la main et la
place devant le miroir et là on est bien obligée d’admettre qu’on voit bien des
tâches rouges autour de la bouche et même sur les joues, et qu’on a mangé des
cerises dans le jardin derrière le mur. Le docteur arrête de sourire, se
redresse et dit à sa mère qui les a suivi dans la salle de bain de ne pas
perdre une seconde. On la place dans la voiture à l’avant, sans prendre la
peine de lui mettre la ceinture. Et le docteur colle au dessus de la voiture,
une lampe qui fait de la lumière rouge et qui émet un son très fort et on trouve
ça amusant de voir les voitures se garer pour les laisser passer. Les immeubles
défilent très vite et en conduisant le docteur passe un coup de téléphone puis
il leur explique qu’il les conduit au centre antipoison. Quand ils y arrivent,
ils se retrouvent assez vite dans une petite pièce avec des bancs en bois tout
autour et des paterres comme à l’école, un peu. Il y a une dame dans la salle,
elle est assise. Ses cheveux sont noirs avec la raie bien sur le côté. Et ses
lèvres font une ligne tellement elles sont serrées. Elle les regarde tour à
tour, elle et sa mère et elle leur dit bonjour presque sans remuer les lèvres,
juste avec un petit trou pour laisser passer l’air. On demande à sa mère de la
déshabiller, et sa mère la déshabille et suspend sa robe et son chandail mais
sa culotte et ses chaussettes, les blanches avec de la dentelle, on peut les
garder. Par contre les chaussures, il faut les retirer. Le docteur doit s’en
aller, il se baisse pour lui dire au revoir et serre la main de la mère en
hochant la tête et en lui disant de le rappeler plus tard. On attend avec sa
mère sur le banc en bois. Elle entend des cris venir de la pièce à côté. Et à
chaque fois, la dame place ses mains sur ses oreilles. Sa mère et elles sont
assises côte à côte. Leur cuisse plaquée l’une à l’autre. Sa mère lui prend la
main, on trouve les mains de sa mère froides. On lève les yeux vers les siens, sa
mère a l’air très triste et ne lui dit pas grand chose à part qu’elle lui
demande très souvent comment elle se sent. On ne sent rien. Mais on entend les
cris de l’autre côté du mur. Deux dames sortent alors de la salle d’à côté avec
un garçon aux cheveux noirs, de la même taille qu’elle, en chaussette, comme
elle et en culotte, comme elle. Et comme elle, le reste de ses vêtements pend
au dessus du banc. Un bermuda bleu marine et un polo vert. Ses yeux sont très
rouges. Il a la tête basse et regarde le carrelage. Sa mère vient le prendre
dans les bras. Et il se met à pleurer très fort. Les deux dames ont des sabots
qui claquent sur le sol, les cheveux tiré derrière la tête et une blouse rose,
sur lequel il y a écrit en lettres brodés pour l’une Amélie, pour l’autre
Chantal. Sa maman lui a déjà appris à lire. Une des dames s’approche et lui
prend la main, l’autre parle à sa mère qui fait un geste pour les suivre. Elle
lui demande de rester. La mère la serre très fort dans<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>les bras. On se sent un peu comprimée. On a
du mal à respirer. La dame la tire en avant. Ses deux pieds se bloquent. On
refuse d’avancer. L’autre dame la pousse par l’arrière et l’y oblige. Elles la
font entrer dans l’autre salle, celle d’où provenaient les cris et qui est très
vide et petite. Au fond, il y a une fenêtre mais on ne voit rien à cause des
voilages un peu sales qui pendent. La dame qui s’appelle Amélie vient lui
parler, elle aussi à une voix de berceuse. Elle lui dit de ne pas s’inquiéter.
L’autre, celle qui s’appelle Chantal a un drôle de tuyau dans la main comme du
caoutchouc orange. Devant elle, on place une bassine, en fer. On n’en a jamais
vu comme ça avant. Amélie, encercle ses bras avec les siens. On ne peut plus
bouger. Et Chantal demande à un homme qui vient d’entrer avec un ventre gros
comme un ballon de venir les aider. Et pendant que l’homme l’oblige avec ses
deux mains à mettre son menton en l’air, Chantal glisse le tuyau orange dans sa
bouche et on se met à crier très fort, on n’a jamais crié aussi fort. Ses yeux
vers le plafond sont inondés de larmes. Mais personne n’y prête attention. Le
tuyau descend, on le sent descendre dans sa gorge, et plus loin encore, on sent
le tuyau descendre jusque dans son ventre. Et, enfin progressivement, le tuyau ressort
et on sent à nouveau la brûlure dans son ventre et dans sa gorge et l’envie de
crier, sans qu’on n’y arrive. Les mains sur son visage se retirent, les bras
autour des siens se desserrent et on se met à vomir dans la bassine toutes les
cerises englouties, les cerises, des cerises comme la pomme dans Blanche-neige.
Des cerises empoisonnées.<o:p></o:p></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-12143707169810240662018-02-13T02:54:00.000-08:002018-02-13T03:14:46.546-08:00Extrait de roman Embellie prochaine<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-bottom: 5px; margin-left: 99.2px; margin-top: 5px; text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq9rto_TItjtHumqQ7a0pEA88fHpwXxrgBdOuwkjG7aov_n646HDJTQsxg9xHevyyQbm0TBqodw-0WC3mIbgPwBP3u5_CJIPAw_E-HG0lpw5fRFLYa_DxQ3szErwDpmuoPfv9AHmIdT5Id/s1600/travel-3034459_1920.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="940" data-original-width="1600" height="188" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq9rto_TItjtHumqQ7a0pEA88fHpwXxrgBdOuwkjG7aov_n646HDJTQsxg9xHevyyQbm0TBqodw-0WC3mIbgPwBP3u5_CJIPAw_E-HG0lpw5fRFLYa_DxQ3szErwDpmuoPfv9AHmIdT5Id/s320/travel-3034459_1920.png" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
@Momental</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
Tes cheveux sévères et ta nuque ployée prolonge la courbure de ton dos. Ta tête est un fardeau si lourd que tu ne peux la relever. Je t’imagine puisant dans ton visage la force d’une renaissance, soulevant d’un doigt la pointe de ton menton pour qu’enfin tu me regardes sans que tu ne voies ce que je suis devant toi aujourd’hui mais que tu devines ce que j’ai été. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-bottom: 5px; margin-left: 99.2px; margin-top: 5px; text-align: justify;">
Je vois des tables voisines, les coups d’oeil qu’on te jette. Ils te trouvent belle, n’est-ce pas ? Moi je vois derrière ton masque, je vois la comédie que tu leur joues. J’ai compris que tu n’étais pas que cela. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-bottom: 5px; margin-left: 99.2px; margin-top: 5px; text-align: justify;">
C’est comme ça que je suis tombé amoureux de toi. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-bottom: 5px; margin-left: 99.2px; margin-top: 5px; text-align: justify;">
A peine étais tu assise à la terrasse de l’Amour Vache… non non non, tu n’étais pas déjà devant le café, tu étais encore de l’autre côté du boulevard, et déjà je te voyais avec ta jolie robe blanche qui semblait flotter autour de toi et oui j’ai pensé à toi comme une apparition fantomatique, comme un être désincarné et c’est ce que tu es au fonds une présence trouée, quelque chose qui se forme et se reforme sans cesse et quand je t’ai vu traverser la rue avec ta robe légère qui semblait flouter ta silhouette, peut-être est-ce là précisément que je t’ai reconnu comme étant comme moi, en exil. Je sais que nos exils ne sont pas les mêmes, que ce pays est le tien contrairement à moi. </div>
<br />
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-bottom: 5px; margin-left: 99.2px; margin-top: 5px; text-align: justify;">
Cela fait un mois que je te retrouve le matin à écrire dans ce café, tes mains semblent patrouiller sur le cahier comme une araignée sur la toile. Et tous les jours, je me dis que je ne suis pas à la hauteur de tes lignes régulières, de cette ligne force soulignant la finesse de tes traits, tous les jours je me dis que je ne pourrais pas t’aborder et à chaque fois, que tu te lèves, que tu enfiles un manteau ou une veste (ça dépend du temps qu’il fait), que tu quittes ta table en jetant un petit coup d’oeil de côté avant de repartir dans la rue, je me liquéfie et je me dis qu’il est trop tard et je me dis quel con encore une fois de ne pas avoir essayer, il s’agissait juste de me lever aller te voir te saluer dire je peux m’assoir t’offrir un café te demander ton nom te demander ce que tu écris prononcer ton prénom lui donner le mien — Joachin — et cela me suffirait je le sais à te faire comprendre que toi et moi nous partageons l’exil, c’est ce trou dans ton regard, ce trou dans ta silhouette, quelque chose de l’image cabossée que j’ai de moi, que je retrouve en toi. Demain j’aurai le courage de m’adresser à toi. Je pourrais déplacer des montagnes comme on dit ici pour toi. Des montagnes pour toi. Je redeviendrai quelqu’un à tes côtés pas ce que je suis devenu aujourd’hui, ce que j’étais en Colombie. Je redeviendrai qui j’étais et je pourrais te protéger car je sens la douleur que tu portes c’est certain, cette même douleur que je partage. Un jour, je viendrais te voir, je viendrais te voir et je te parlerai et ça suffira pour ce jour là mais le lendemain il nous en faudra plus et je te parlerai un peu plus de qui j’étais quand j’étais avant d’arriver ici. </div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-22637855794235980392018-01-23T05:36:00.000-08:002020-04-10T03:25:47.705-07:00Les Encombrants - Première page d'un roman<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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Petites jambes maigrelettes, saucisses sèches, étroites, tordues çà et là,<br />
malaxées dans la chair par une main charcutière. Bras agiles, tiennent de la<br />
saucisse eux aussi, fluets, balanciers quasi désaxés de l’épaule, se baladent<br />
contre les hanches alors qu’elle flotte plutôt qu’elle marche dans le couloir.<br />
Impression d’apesanteur, n’habite pas ce corps, cette fille-là. Jamais sortie<br />
de l’univers liquide, maternel, utérin où la gravité est sans prise. Ainsi elle<br />
est. Ainsi Alice est au monde. Timide, effacée, invisible, elle l’observe<br />
silencieuse, s’y tient immobile.<br />
Sa main court sur l’étagère gavée de livres, tranches cannelées à la<br />
couverture de cuir épais noir un peu usé - cuirasse, carapace - et le contact<br />
l’apaise. Son regard s’égare sur un volume. Hasard total. S’en saisit, yeux<br />
agrandis, tête penchée, matière lustrée que son doigt effleure. Peau dure.<br />
Impénétrable comme la sienne, qu’on dirait imperméable. Pas moins qu’un<br />
sens interdit lui barrant le passage, Alice en restera là, au vague<br />
attouchement, au feuilletage distrait : papier vélin, vieux, passé, jauni. Les<br />
livres appartiennent aux autres. Légère effraction, un coup d’oeil çà et là,<br />
une phrase saisie à la volée, voyeuse oui un peu, une dérogation, parfois un<br />
mot ou deux qui frappent sa rétine, percutent d’une image son cerveau.<br />
Refermés, couvertures rabattues, elle les emporte avec elle, les entasse, les<br />
empile. Donjons instables d’un bon mètre trente de part et d’autre du lit, à<br />
raison d’une dizaine, ils peuplent la chambre. Et quand ça dort, ça rêve<br />
d’encre et de papier. Des rêves qui la tiennent éveillée, des rêves qui la<br />
maintiennent en vie, des rêves aussi forts qu’un relief de rocher déchiqueté.<br />
Les livres relèvent de la nécessité.<br />
De guingois, branlants, les bouquins chancellent, parfois une pile s’effondre<br />
et le mètre trente d’ouvrages, recyclé, regagne l’étagère dans le couloir.<br />
Ici, ça lévite, ça ne vit pas.<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-16945831852756226892018-01-17T02:02:00.001-08:002018-01-17T02:02:20.598-08:00Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Nous sommes tous les maillons d'une chaine que perpétue la tradition et le sang.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-82127965642154491442018-01-15T03:32:00.002-08:002018-01-16T03:07:53.205-08:00Me Voici de Jonathan Safran Foer<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Surréalisme, burlesque, rocambolesque. Le bonheur de lire un livre intelligent avec des dialogues délectables.<br />
<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK-dSWkH9zgf73XO1uFiojVinyuSSbMMa3LZ6ReS6zISGkyeGCKTiOKIMNHFnsvip-LDhdiW907Zy-mazWv8OnN3IE7fchSlclsosdPFhytL27-jlfZA93zgZXnapKUKnJ5jzk_Oc49rOQ/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-01-15+a%25CC%2580+12.31.49.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="502" data-original-width="327" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK-dSWkH9zgf73XO1uFiojVinyuSSbMMa3LZ6ReS6zISGkyeGCKTiOKIMNHFnsvip-LDhdiW907Zy-mazWv8OnN3IE7fchSlclsosdPFhytL27-jlfZA93zgZXnapKUKnJ5jzk_Oc49rOQ/s200/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2018-01-15+a%25CC%2580+12.31.49.png" width="130" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ajouter une légende</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-50369794707261247742018-01-13T04:18:00.000-08:002018-01-13T05:19:53.713-08:00Embellies prochaines - Extrait <div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: Arial; font-size: 16px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px;">
<b>Embellies prochaines</b></div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; min-height: 15px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; min-height: 15px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Les femmes nues, ensoleillées attendent le regard de l’homme viril sur leur peau luisante. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Elles attendent que le temps se prenne de pitié pour leur sort – les femmes passives, lascives, leur corps jeté dans l’oubli des regards, les femmes à la peau voluptueusement fripée, au corps abîmé par les mains mâles. Le désespoir nait de leur peau fragile.</div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Elles attendent, lasses de cette vaine attente. Ce vide traînant lourdement comme des savates gorgées de poussière traîneraient sur un sol carrelé de tomettes rouges.</div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Elles attendent l’embellie prochaine, l’aube dévoilant un espoir. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Les femmes se jettent alors dans la vie, comme elles jetteraient un déchet à la poubelle. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
La force surgit dans la pénombre d’une relation – la force qu’elles ont de laisser sortir la vie.</div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
La fadeur les rend belles, leurs bas de nylon délivrant les jambes. Bas de nylon crevés sur leur jambe, à force d’être trop portés, d’avoir trop porté : l’enfant dans les bras parce qu’il ne sait pas marcher ; les bras du mari sur l’épaule parce qu’il est malade. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Les femmes attendent que le deuil s’éloigne en sifflotant, assises sur leur banc de bois vermoulues ; les femmes au voile noir cachant une large moitié de leur visage. </div>
<br />
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
Les femmes attendent la fin du temps comme une délivrance, l’aubaine. </div>
<div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib1NhwJwTMSkkWHSpp0wYLJZSlTX6a9tGQFsKM2mLfnsE2YN5JD8gDCPQeaRkmns7Fki2D034WhBhRXr3h9_WWmCUyFSpQh0dZjdok5BYDPiMQQ7cdBXiyW9AJsFUml3d5hfmDYNM41uuX/s1600/statue-3071979_1920.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1458" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib1NhwJwTMSkkWHSpp0wYLJZSlTX6a9tGQFsKM2mLfnsE2YN5JD8gDCPQeaRkmns7Fki2D034WhBhRXr3h9_WWmCUyFSpQh0dZjdok5BYDPiMQQ7cdBXiyW9AJsFUml3d5hfmDYNM41uuX/s320/statue-3071979_1920.jpg" width="291" /></a></div>
<a name='more'></a><div style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 99.2px; text-align: justify;">
<span style="background-color: #ebf0f5; font-family: arial; text-align: left;">@pixel2013</span></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-52592312417098949642018-01-07T06:20:00.000-08:002018-01-08T03:32:19.371-08:00La chair de la pierre<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: 0px; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTCHfNQn9ERcF9dKebFp06GsSpvWldn0ArqtQutWPDHpQNfDxvc9Yp6fGyoIQNrR87ZwD1vi_uGlZVSa_3d_INl-hOnUNDm2Dn_f_1nHed53XdLBmSBnHKlfdJp5fRaqaWBzJPtJ1brpWH/s1600/sea-2483264_1920.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTCHfNQn9ERcF9dKebFp06GsSpvWldn0ArqtQutWPDHpQNfDxvc9Yp6fGyoIQNrR87ZwD1vi_uGlZVSa_3d_INl-hOnUNDm2Dn_f_1nHed53XdLBmSBnHKlfdJp5fRaqaWBzJPtJ1brpWH/s320/sea-2483264_1920.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a class="hover_opacity" href="https://pixabay.com/fr/users/AlexSky-2369389/" style="color: #555555; display: block; font-size: 15px; margin: -3px 0 -8px 60px;">@ AlexSky</a></td></tr>
</tbody></table>
Premier coup d’oeil. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Steak, part de steak. Rose nervure, chair rose. Chair à vif détaillée. Dans la vitrine du boucher qui s’étale. On sent la viande, odeur âcre, âpre qui ne donne pas faim. Crue. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Deuxième coup d’oeil. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Viande grasse, fermentée, les bouts de gras verdis. Pas envie d’en manger juste envie de la regarder encore. Les petits asticots qui gigotent dans le vert. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Troisième coup d’oeil </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
De la nature vient pousser dans la chair de la pierre, un bout de pastèque en son extrémité. C’est une épicerie.</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Je ferme les yeux</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Quatrième coup d’oeil</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Métamorphose. Je plane au dessus de la pierre, je plane au dessus de la terre, au dessus de l’eau, un lac à la couleur émeraude, les marécages sont d’un ocre brun</div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Les habitats enclavés dans les marécages, dans un paysage de roses aux contours de sables, des interstices comme des espaces de respiration, des pâturages </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Je plonge sous la pierre je plonge dans la pierre, </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
de l’eau, des poissons, des grottes, de la boue séchée, de la terre, de la vie, je soulève le visage sur ces motifs en reliefs montagneux. Je fouille encore </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
La géographie de la pierre, la carte d’un pays, ce morceau de terre, alignement pavillonnaire. Forcément habité. </div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 17px; text-indent: 18px;">
<br /></div>
<div style="font-family: Cochin; font-size: 14px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-indent: 18px;">
Je ferme encore les yeux et tout disparait. Je sens désormais la pierre immobile, la pierre immobile sous ma main, dormante, fermant l’oeil elle aussi. Ses yeux verts qu’on devine sous des paupières fragiles. Ronflante d’un ronflement rauque, ronflante d’un ronflement lointain, l’éternité qui s’est accroché à son souffle, l’univers qui s’est concentré en sa matière et qui ici est conservé à jamais.<br />
<br />
<br /></div>
</div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-25621897453430580772017-11-15T02:53:00.000-08:002017-11-15T04:53:44.563-08:00RER 8h43 - Nanterre<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span style="background-color: #f3f3f3; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;">Le ciel gris était transpercé çà et là d'une lumière jaune.</span><br />
<span style="background-color: #f3f3f3; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;"> </span><br />
<span style="background-color: #f3f3f3; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;">Des arbres fraîchement taillés, nus au tronc noir, s’alignaient le long du chemin de fer et s’intégraient parfaitement dans le paysage urbain des barres d’immeubles.</span><span style="background-color: white; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;"> </span><br />
<span style="background-color: white; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;"><br /></span>
<span style="background-color: white; font-family: "sf optimized" , , , , ".sfnstext-regular" , sans-serif; font-size: 12px; letter-spacing: -0.12px; white-space: pre-wrap;">Nanterre 8 heures 43 minutes.</span><br />
<br /></div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-84518881326333009502017-11-08T03:03:00.000-08:002017-11-08T03:03:42.154-08:008/11/2017<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
J'apprends à entendre le silence </div>
Embellie prochaine 2http://www.blogger.com/profile/16464965797134743895noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4496071553897462581.post-41315055760745987132017-10-09T02:44:00.005-07:002017-10-09T02:44:53.411-07:009/10/2017<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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Dans le trajet il y a le voyage.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Une empreinte au quotidien, un léger sédiment qui se dépose sur
la peau des âmes. </div>
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