le
parfum des tilleuls du cimetière traine dans ce temps d’orage où l’air
moite circule chaudement lentement et entraine le parfum des fleurs dans
son air moite et chaud qui monte comme un fumet jusqu’aux narines
la
terre borde le trou dans lequel le cercueil maintenu par les sangles
s’abaisse lentement et la fraicheur de la terre récemment remontée des
profondeurs du trou se mêle au fumet des tilleuls et de l’air chargé
d’orage
un
oiseau sifflote gaiement dans l’arbre l’oiseau siffleur siffle se moque
de l’humanité qui poursuit le sifflotement à s’en couper le sifflet et
tiens y en a un deuxième qui rapplique et qui reprend la réplique ça
siffle là haut haut et fort et crescendo de plus en plus fort un pareil
vacarme à un enterrement
je
vole avec l’oiseau je vole au dessus de ces têtes de ces visages sans
regard sans regard aux lunettes noires je les observe d’en haut et son
corps qui tombe sous la terre — que m’a-t-on dit à propos de l’après
mort ? Rien. Et si on m’avait dit un truc les aurais-je cru ?
je
vole avec l’oiseau et elle me rejoint même si je sais bien que je ne
suis pas avec l’oiseau et qu’elle ne peut être avec moi nous sifflons à
trois en nous moquant de l’humanité qui pense que l’indicible protège de
la douleur alors que la douleur est bien plus terrible quand elle est tue. Que
cette douleur alors vit à jamais comme un vide rempli de jamais comme
un vide rempli de questions d’errance et de doutes dans une solitude que
je ressens à ce moment là alors que
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